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Soins au chevet des personnes

La socio-esthétique permet d'humaniser la fin de vie, l'aide apportée par une socio esthéticienne est à la fois physique et psychologique, en améliorant l'aspect physique et en apportant une écoute non médicalisée.

Ce sont des "soins relationnels", ils ne prétendent pas guérir mais participer au mieux être des patients fragilisés par la fin de vie. 

 

*Corinne Chenet, socio-esthéticienne, illustre l’apport de la socio-esthétique avec sa singularité et son originalité, dans le service d’oncologie du groupe hospitalier Diaconesse-Croix-SaintSimon, Paris. 

 

"J’ai fait la connaissance de Mme A., suivie pour un cancer du sein localisé, recevant en HDJ une chimiothérapie adjuvante. Lors des transmissions, Martine, infirmière de l’équipe, me parle de Mme A. qui, ‘n’ayant pas le moral’, serait certainement heureuse de passer un moment avec moi. Mme A. m’accueille avec plaisir, me dit que ‘avant’, elle était très coquette, se maquillait, faisait très attention à elle. Elle ajoute que maintenant c’est différent, et que depuis l’annonce de sa maladie et depuis qu’elle reçoit de la chimiothérapie (Mme A. a perdu ses cheveux, ses cils et ses sourcils), elle n’a plus envie de s’occuper d’elle, que ce visage qu’elle regarde de moins en moins dans le miroir lui est étranger, qu’elle n’a pas réussi à s’approprier la perruque, qu’elle ne se reconnaît plus et qu’elle est lasse… Elle a noué un foulard sur sa tête, qu’elle préfère à la perruque. Je lui propose de la maquiller discrètement, de lui apprendre quelques astuces pour redessiner ses sourcils et recréer une ligne de cils, je l’invite à participer à la séance et l’implique totalement dans cette aventure. Lorsque j’ouvre ma mallette de travail, je remarque une lueur d’intérêt, puis je commence à la maquiller, je lui explique chacun de mes gestes; elle prend les pinceaux et devient actrice, joue avec les textures et les couleurs. Ce moment, cette parenthèse offerte et inattendue pendant l’administration de la chimiothérapie, a fait renaître chez elle l’envie de se sentir belle, de plaire et de se plaire.

Avec la socio-esthétique, ce n’est pas tant la crème ou le fard qui est important, mais la rencontre autour de ce soin. J’ai revu Mme A. tout au long de son traitement : elle était toujours maquillée.”

 

*Propos extrait de "La Lettre du Sénologue • n°62 - octobre-novembre-décembre 2013"

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